Certains actifs identiques affichent des prix très différents selon le contexte de leur évaluation. Un bien peut être coté à une valeur sur le marché public, tout en étant enregistré à un montant distinct dans les comptes d’une entreprise.
Les méthodes de calcul varient selon les normes comptables, les secteurs d’activité et la nature de l’actif. Des ajustements spécifiques sont parfois requis pour refléter la réalité économique, même en présence de transactions récentes ou de références de marché apparentes.
Comprendre la juste valeur marchande : définition et enjeux
La juste valeur marchande, aussi appelée fair value, façonne les choix des professionnels de la finance et des experts-comptables. Derrière l’acronyme JVM, on trouve une référence incontournable pour estimer la valeur d’un actif ou d’un passif avec impartialité. L’IASB (International Accounting Standards Board) la décrit sans détour : il s’agit du prix estimé qu’un actif peut atteindre lors d’une transaction entre parties éclairées et consentantes, dans des conditions normales de marché.
Contrairement à la valeur de marché qui s’appuie sur un prix constaté dans un environnement particulièrement actif, la juste valeur introduit une dimension plus nuancée. Elle tient compte de paramètres tels que l’illiquidité, la prise de contrôle ou les caractéristiques propres à l’actif. Prenez le cas d’une participation dans une PME non cotée : même une transaction récente ne donne pas forcément le juste reflet de la valeur, car la liquidité et les modalités de négociation s’en mêlent.
On retrouve la juste valeur partout : dans la finance d’entreprise, la comptabilité, le capital-investissement. Elle intervient lors des tests de dépréciation, des opérations de consolidation, pour la valorisation d’actifs immatériels ou encore pour calculer le goodwill lors d’une acquisition.
Voici les piliers à garder à l’esprit quand on parle de juste valeur :
- Objectivité : elle vise à fournir une estimation sans parti pris du prix.
- Contexte : chaque valorisation repose sur des conditions de marché spécifiques et sur l’analyse fine des performances de l’actif.
- Cadre normatif : IFRS 13, IPEV Guidelines et AIFMD encadrent strictement sa détermination.
Déterminer la juste valeur demande donc doigté et expertise. Il faut jongler entre la donnée de marché, la connaissance sectorielle et la compréhension des standards. Les outils évoluent, les attentes des parties prenantes aussi.
Pourquoi la juste valeur est-elle un repère clé en finance et en comptabilité ?
La juste valeur s’est imposée comme la référence pour les investisseurs, les gestionnaires d’actifs et les directions financières. Son atout principal : donner une vision fidèle de la valeur des actifs et passifs dans les états financiers. Cette clarté irrigue toute la prise de décision. L’allocation des portefeuilles s’affine, la stratégie d’entreprise se précise, la conformité se contrôle avec davantage de rigueur.
Impossible d’ignorer la conformité réglementaire. IFRS 13, IPEV Guidelines, AIFMD, US GAAP : chaque norme fixe des règles strictes pour déterminer et publier la juste valeur. Ces cadres visent trois objectifs majeurs :
- Fiabilité : limiter les divergences d’interprétation, réduire les biais, renforcer la confiance des différents acteurs.
- Comparabilité : garantir une lecture homogène des comptes, peu importe le secteur, la taille ou la localisation de l’entreprise.
- Pertinence : fournir un socle solide pour piloter les risques, prendre des décisions et mesurer la performance.
La juste valeur intervient à chaque étape décisive : évaluer un immeuble de placement, valoriser un actif immatériel, calculer le goodwill lors d’une acquisition, mener les tests de dépréciation, consolider les comptes. Les investisseurs institutionnels s’en servent pour comparer des projets, les directions financières pour anticiper les changements de bilan, les régulateurs pour jauger la solidité des établissements.
Avec la généralisation des normes internationales et l’exigence accrue de transparence, la juste valeur est devenue un point d’ancrage. Elle éclaire les choix et donne de la cohérence à l’information financière. Ceux qui s’en servent y trouvent un levier de confiance et une base solide pour agir.
Les principales méthodes pour évaluer la juste valeur d’un actif ou d’une entreprise
Trois grandes approches structurent l’évaluation de la juste valeur marchande. Le choix dépend du type d’actif, de la liquidité du marché et de l’accès aux données pertinentes.
La méthode par le marché s’appuie sur l’analyse de transactions récentes portant sur des actifs comparables et échangés dans des conditions similaires. Qu’il s’agisse d’un immeuble, d’une PME ou d’un brevet, dès lors qu’un marché actif existe, cette méthode offre un repère robuste. Multiples d’EBITDA, prix au mètre carré, ratios sectoriels : tout dépend du référentiel choisi. Dans la hiérarchie IFRS 13, cette méthode est privilégiée pour sa fiabilité (niveau 1).
Quand le marché est moins profond ou les comparables rares, place à l’approche par le revenu. Elle sert à valoriser les sociétés ou les actifs qui génèrent des flux financiers prévisibles. On mobilise alors le modèle de l’actualisation des flux de trésorerie futurs (Discounted Cash Flows, DCF). Les hypothèses de croissance, les taux d’actualisation et la prime de risque jouent ici un rôle central. C’est la méthode de prédilection dès que le marché est peu liquide ou hétérogène.
Enfin, la méthode par le coût complète l’arsenal. Elle consiste à estimer la valeur d’un actif à partir de son coût de remplacement ou de reproduction à neuf, moins la vétusté. Cette approche trouve sa place pour les actifs techniques, rares ou peu négociés sur le marché.
Les outils digitaux, à l’image de ScaleX Invest, révolutionnent désormais la valorisation. Grâce à leurs algorithmes et à l’exploitation de bases de données privées, ils automatisent et fiabilisent les calculs, accélèrent la production des rapports et assurent la conformité aux normes IFRS, IPEV ou RGPD.
Précautions et erreurs courantes à éviter lors de la détermination de la juste valeur
La détermination de la juste valeur marchande impose méthode et vigilance. Dès qu’on s’éloigne des actifs standards ou des marchés liquides, la complexité monte d’un cran. Une valorisation mal calibrée peut fausser la lecture des comptes ou influencer à tort une transaction stratégique.
Les actifs peu liquides, comme une dette convertible non cotée ou un BSPCE en phase de lancement, demandent une attention particulière. L’absence de transactions similaires impose d’adapter les modèles, d’intégrer des décotes pour illiquidité, des primes de risque ou des hypothèses de conversion spécifiques. Il est indispensable de documenter précisément les choix méthodologiques : une argumentation claire limite les contestations lors d’un audit.
La fiabilité des données utilisées fait souvent la différence. IFRS 13 distingue trois niveaux de qualité de données. Accorder la priorité aux données observables du marché, limiter le recours aux modèles internes pour les instruments complexes : ce sont des réflexes à adopter. Les biais cognitifs, la pression du délai ou la tentation de coller à un objectif de négociation peuvent influencer le jugement.
Certains pièges réapparaissent régulièrement. Voici les plus fréquents :
- Minimiser l’effet de l’illiquidité ou d’une prime de contrôle
- Utiliser des multiples de secteur dépassés ou inadaptés
- Négliger la cohérence des hypothèses retenues pour l’actualisation des flux futurs
- Confondre juste valeur et valeur de marché, alors que la juste valeur requiert parfois des ajustements propres à l’actif
Assurer la traçabilité des méthodes, la transparence des hypothèses et vérifier régulièrement la conformité aux normes IFRS 13 et IPEV sont des réflexes indispensables. Pour les portefeuilles d’actifs complexes, l’automatisation par des outils certifiés SOC2 ou RGPD, comme ScaleX Invest, réduit les marges d’erreur et renforce la robustesse de la valorisation.
Au bout du compte, la juste valeur n’est pas une formule magique : c’est un équilibre subtil entre rigueur, expérience et adaptation. C’est ce qui en fait un véritable révélateur du sérieux d’une évaluation financière.


